Accueil > Le cadre de vie - Bonnes pratiques > Lecture du village de Lantremange
Une lecture de terrain à Lantremange (Waremme)L’équipe ATEPA de la FRW est venue dans la commune de Waremme pour analyser et « lire » le village de Lantremange avec les membres de la CLDR (Commission locale de développement rural) et de la CCATM (Commission communale d’aménagement du territoire et de mobilité).
L’objectif de cette soirée était d’apporter des « clés de lecture » aux citoyens présents pour connaître, observer et comprendre un village pour pouvoir ensuite agir de manière cohérente et juste. Cette lecture s’est effectuée en 6 étapes afin de parcourir les différentes échelles d’analyse : depuis le milieu physique et le territoire large autour du village jusqu'au patrimoine bâti et ses spécificités. >> Cliquez sur la première icône à gauche pour agrandir la carte.
>> Cliquez sur la dernière icône à gauche pour consulter la liste des données. Le Milieu Physique
Relief : Lantremange se situe en Hesbaye, à une altitude aux alentours de 110 – 120 m, et plus précisément au sein de l’aire paysagère du plateau agricole de l’Entre-Geer-et-Meuse. Celle-ci se caractérise par une vaste étendue au relief très calme et offre des paysages agricoles de labours aux vues particulièrement longues.
Occupation du sol : connue pour la grande qualité de ses sols, la région est marquée par la présence de vergers de basses tiges qui se mêlent ponctuellement aux cultures de céréales, de betteraves sucrières et de légumes. Hydrographie : Lantremange se situe majoritairement sur la rive sud du Geer dont la présence s’exprime dans le paysage par une occupation du sol distincte, plus herbagère et arborée, notamment de peupleraies. Formation des villages : en Hesbaye, l’habitat est généralement très présent au travers d’un semis dense de villages, à mettre en rapport avec la productivité de l’agriculture et donc la faible superficie nécessaire au finage (espace occupé par les parcelles agricoles et les forêts permettant à l’époque de vivre en autarcie dans un village). Ils sont surtout localisés dans les vallées peu marquées et les dépressions du plateau. >> Cliquez sur le cadre ci-dessus pour faire apparaître le texte
Cartes de la Wallonie permettant d'analyser le milieu physique
le paysage
Paysage : les vues sont longues et sont diversifiées au fil des saisons grâce au patchwork changeant des cultures. Céréales et betteraves dominent, mais sont accompagnées ponctuellement de légumes.
Des vergers, constitués d’arbres de basses tiges adaptés aux conditions techniques et économiques actuelles, caractérisent les paysages aux alentours de Waremme ainsi qu’à l’est de l’aire paysagère. Le site d’implantation de ces nouveaux vergers, parmi les champs, est une différence paysagère marquante par rapport aux anciens vergers de hautes tiges qui occupaient les auréoles villageoises. Par la végétation arborée qu’ils abritent, ils apparaissent dans le paysage comme des dômes de verdure. Ils accueillent la plupart des censes, qui ne se trouvent presque jamais isolées dans le finage. Les prairies, souvent plantées d’arbres fruitiers âgés, accompagnent et cernent les bâtiments Les matériaux dominants sont la brique de teinte foncée pour les murs et la tuile rouge-orangée pour les toitures. Un exercice d'aide à l'observation pour schématiser la silhouette du village a été réalisé depuis un point de vue à l'extérieur de Lantremange.
Comment faire ? Retrouvez cet exercice dans nos astuces pour le cadre de vie. La structure du village
La structure évolue : tout comme ses habitants, le village évolue au fil du temps… Des maisons apparaissent, des maisons se modifient, disparaissent pour parfois laisser la place aux nouvelles.
Jusqu'au 19e siècle, la concentration dans les villages était moins forte. Chaque exploitation agricole s’entourait d’un enclos comprenant un potager, un verger clôturé par des haies. Au 19e siècle, on assiste à une forte augmentation de la population. Les nouvelles constructions ne peuvent trouver d’emplacement qu’à l’intérieur du village car personne ne consentira à morceler l’un ou l’autre champ. La structure de Lantremange : la structure est ici hybride… entre le village déstructuré typique de la Hesbaye et le village-rue orienté par la Vallée. La structure des rues : Le village hesbignon est caractérisé par un mélange de grosses et de petites fermes. De par leur statut abbatial ou seigneurial, certaines grosses fermes s’éloignent du centre villageois mais la plupart font partie de son tissu. Les habitations plus modestes sont rarement mitoyennes mais se rassemblent néanmoins en séquences continues d’un seul côté de la rue ou de part et d’autre de celle-ci. Cartes permettant d'analyser la structure du village de Lantremange
L'espace-rue traditionnel
En Hesbaye, l’espace-rue est rythmé par les successions de pignons à rue, la présence imposante des fermes à cour. Tout au long du cheminement, la rue peut revêtir des aspects bien différents :
L’image de la rue change selon le caractère et la disposition des constructions qui la bordent :
La petite ferme s’implante généralement à la limite de l’espace public. Elle a néanmoins besoin d’un espace privé directement accessible pour les manœuvres, le rangement du charroi, le fumier ou la fosse à purin. Celui-ci est généralement ménagé le long de la bâtisse qui s’implante alors parfois perpendiculairement à la voirie. Le bâtiment peut aussi être parallèle à la voirie mais alors en retrait de celle-ci. La cour pouvant se refermer à rue par une succession d’annexes, de grilles, de murs et murets de clôture. Dans la mesure du possible, on préfère ouvrir la façade principale vers le sud ou le sud-est et bénéficier ainsi du soleil. Les maisons qui ont leur façade directement à rue n’ont pas toujours une fonction agricole. La tendance relative à l’ouverture vers l’espace-rue que peuvent offrir certaines petites fermes disparaît avec des bâtisses d’allure plutôt bourgeoise, telles le presbytère ou la maison d’un notable, qui prennent du recul par rapport à la rue. C’est l’occasion d’aménager en devanture un jardinet d’agrément, clos de murs aveugles ou de haies compactes, et de promouvoir une image à la fois de prestige et de distanciation sociale. Les fermes à cour
Les bâtiments qui les composent sont généralement jointifs sur les quatre côtes du quadrilatère et disposés autour d’une cour carrée. Elles sont souvent le fruit d’une évolution d’une ferme avec bâtiments en ordre plus lâche.
Les murs aveugles vers l’extérieur sont percés d’une ou deux portes cochères, celle de la grange et celle de la cour. La ferme a en général un aspect cossu mais assez peu décoratif même en ce qui concerne le corps de logis. Celui-ci est généralement situé au fond de la cour et surélevé de quelques marches. Les granges occupent tout un côté, les écuries et étables les autres côtés. La porcherie est généralement assez éloignée du logis.
En Hesbaye, les fermes à cours font partie des éléments patrimoniaux les plus identitaires, caractérisées par leurs immenses granges et porches d'entrée. Leur avenir est aujourd'hui menacé vu leur inadéquation avec le fonctionnement de l'agriculture actuelle, sans parler de la pérennité des exploitations et du coût d'entretien de ces bâtiments. Par conséquent, ces fermes à cour font l'objet de très nombreux projets de réhabilitation et transformation. Ceux-ci se heurtent généralement à des exigences parfois difficilement conciliables : sauvegarde patrimoniale, intégration paysagère, rentabilité économique, modes de vie contemporains, performance énergétique... Les nouveaux espaces-rues
En même temps qu’a décliné l’activité agricole jusqu'à presque disparaître à l’intérieur des villages, la circulation automobile s’est faite plus intense et rapide, la vie familiale a pris le pas sur la vie communautaire et l’arrière de la maison prend alors la place que le devant-de-porte avait autrefois.
Par ailleurs, dans les dernières décennies du 20e siècle, les aménagements de voirie sont gérés comme des « travaux publics », indépendamment de la qualité des espaces-rues traditionnels, ce qui a amené à la création de larges voiries banalisées au tracé rectifié, divisant l’espace-rue entre un espace pour la voiture et un espace pour le piéton. Celui-ci devient résiduel voire inexistant et, dans certains cas, occupé par le stationnement automobile. Aujourd'hui, il s’agit de tendre vers des aménagements de qualité qui privilégient la cohésion sociale, au service de tous les utilisateurs, et qui offrent de réels espaces-rues aux habitants, lieux de vie plutôt que simples lieux de passage. L'aménagement des devant-de-portes A l’avant des bâtiments se situe le devant-de-porte, espace privé qui relie la façade à l’espace-public. Suivant les régions et le type de bâti, la configuration et la profondeur du devant-de-porte peuvent varier fortement. Mais dans tous les cas, plus le devant-de-porte est ouvert sur la rue et aménagé simplement, plus il participe à l’ambiance et la qualité de l’espace-rue. Il est donc préférable de ne pas le clore, ni sur sa profondeur, ni sur ses limites mitoyennes. Un revêtement de sol adéquat sera privilégié et la végétation (fleurs et plantes) sera présente de façon raisonnée. Seuls les aménagements globaux incluant assiette de voirie et devant-de-portes dans une même réflexion permettent de valoriser l’espace-rue dans ses spécificités. Lorsqu'un permis d’urbanisation (anc. Lotissement) est conçu, il est important que cet aspect soit intégré dès le départ afin que l’implantation des bâtiments et l’aménagement des devant-de-portes offrent un ensemble cohérent et répondent aux enjeux de l’espace-rue (de la place pour chaque usager, un aménagement global, spécifique, convivial, sécuritaire et sobre…) La sécurité routière sera avant tout assurée par la configuration de la voirie et les éléments urbanistiques incitant l’automobiliste à ralentir (tracé sinueux et rétrécissement de la voirie, changement de direction indiqué par le bâti, effet de porte créé par les façades ou la végétation, champ de vue cerné par les bâtisses proches de la voirie…). Enfin, la hiérarchie de la voirie suivant, entre autres, l’importance du trafic routier et son statut (desserte locale, connexion entre deux villages...) guidera le type d’aménagement pour l’ensemble de l’espace-rue.
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