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Une lecture de terrain à Lavoir (Héron)L’ATEPA a retrouvé les agents de développement de l’équipe Hesbaye liégeoise de la FRW sur la commune de Héron et plus particulièrement dans le village de Lavoir.
Cette rencontre devait permettre aux agents de développement de se familiariser avec les différentes phases d’une lecture de terrain pouvant être effectuée dans le cadre d’un diagnostic territorial mais aussi de se poser les bonnes questions en matière d’aménagement du territoire, d’urbanisme et de patrimoine. >> Cliquez sur la première icône à gauche pour agrandir la carte.
>> Cliquez sur la dernière icône à gauche pour consulter la liste des données. Le Milieu Physique
Relief : Le village de Lavoir est situé en Hesbaye, plus particulièrement dans l’aire du plateau agricole namurois, à une altitude de +/- 150m. Le paysage est caractérisé par un relief mollement ondulé modelé par un réseau hydrographique assez dense.
Occupation du sol : la Hesbaye est connue pour la grande qualité de ses sols qui se traduit par une très nette dominance des labours en parcelle de grande taille. Les herbages tapissent les fonds humides des vallées et les abords de l’habitat. Les bois sont peu nombreux et essentiellement liés aux pentes abruptes. Hydrographie : Lavoir est traversé par le ruisseau de Fosseroule, connus sous plusieurs autres appellations « La Hérédia », « Le Lavoir », « ruisseau de Forseille »..., qui se jette dans la Mehaigne. Ce ruisseau alimentait le moulin de Ferrières, situé à l’est du village de Lavoir. Formation des villages : en Hesbaye, le type d’agriculture n’est compatible qu’avec un mode d’habitat concentré. Tous les sites d’implantations sont bons. Les plateaux offrent un travail aisé (terres fertiles, déplacement du charroi, commodité de travail sur terrain plat…) alors que les vallées offrent un accès à l’eau et des prairies naturelles. >> Cliquez sur le cadre ci-dessus pour faire apparaître le texte
Cartes de la Wallonie permettant d'analyser le milieu physique
le paysage
Paysage : en Hesbaye, les vues sont assez longues et dégagées. Rien ne perturbe véritablement le regard, les plateaux sont faiblement ondulés et l’occupation des sols est largement dominées par de vastes terres de labours (céréales, betteraves sucrières…) non enclos. Il y a très peu de bois.
Seule l’implantation des villages sur le plateau modifie quelque peu la silhouette paysagère. Lorsque le regard balaye l’horizon, on peut apercevoir plusieurs villages, séparés les uns des autres de quelques kilomètres. Lorsqu’ils sont situés en bas de versant, les villages sont moins visibles à l’exception du clocher de l’église et de la végétation accompagnant le bâti. Les couleurs dominantes sont le rouge foncé de la brique et davantage orangé de la tuile, le gris de la pierre calcaire et plus rarement de la tuile. Une lecture du paysage et de la silhouette du village a été réalisée depuis un point de vue situé sur les hauteur de Lavoir (photo ci-dessous).
Pour découvrir comment lire une silhouette de village, retrouvez notre exercice dans les astuces pour le cadre de vie. La structure du village
La plupart des villages hesbignons présentent une structure relativement confuse. Le groupement de l’habitat a engendré un réseau de voiries éclaté, les rues, routes et chemins partant en tous sens pour desservir les différentes parties du finage et relier les villages entre eux. Les bâtiments les plus anciens ne tiennent pas compte de la voirie mais plutôt du parcellaire et des possibilités d’ensoleillement, le sud-est étant la meilleure exposition pour la façade principale. Les bâtiments sont généralement non jointifs et sont entourés d’un jardin et d’un verger.
Avec l’évolution démographique du 19ème siècle, le noyau traditionnel s’est densifié. Les nouvelles habitations l’ont prolongé en s’étendant parallèlement aux courbes de niveau. Quelques grosses fermes à cour ou censes ne sont jamais très nombreuses au sein du noyau traditionnel et se retrouvent plus généralement en dehors de l’auréole villageoise. La structure de Lavoir : la physionomie de Lavoir ne correspond pas vraiment aux autres villages hesbignons. Perchée sur une crête, l’église et son cimetière dominent le village. En contrebas, non loin du presbytère et de ses dépendances, on distingue deux fermes à cours. Au-delà, on retrouve un habitat constitué de petites fermes et de maisons d’artisans/ouvriers établies de part et d’autres du ruisseau et de la route nationale. Cartes permettant d'analyser la structure du village de Lavoir
L'espace-rue traditionnel
En Hesbaye, l’espace-rue traditionnel est rythmé par une succession de pignons, de petits volumes annexes, d’éléments de clôture, de mur aveugle qui lui donnent un caractère relativement fermé. Les parcelles étant souvent longues et étroites, les constructions sont souvent implantées perpendiculairement à la voirie, à la limite de celle-ci. Cette disposition assure un espace de rangement et de circulation en accès direct avec la rue et longeant la façade principale.
Si le volume principal, s’établit parallèlement à la voirie, il s’en éloigne pour se dégager un espace privatif. Il n’est pas rare de voir de petits volumes secondaires ou des annexes compléter le dispositif. Des maisons à vocation non agricole, ne nécessitant pas le même espace de circulation et de rangement, sont implantées plus près de la voirie. Patrimoine bâti traditionnel
Fermes à cour et fermes-blocs peuvent se retrouver au sein d’un même village.
Le modèle de base de l’habitat traditionnel hesbignon aligne deux cellules. La première abrite la famille, la seconde une petite étable. Lorsqu’une grange est nécessaire, elle s’établit dans le prolongement du volume principal. Parfois, un fournil, une remise, une porcherie… viennent compléter le dispositif et refermer l’espace créé devant la ferme. Les plus grosses exploitations prennent la forme d’un quadrilatère relativement fermé où seul le porche assure une liaison avec la rue. Une fois celui-ci passé, une large cour s’ouvre sur les différentes ailes de la ferme. La grange s’impose généralement pas sa volumétrie. Le logis, souvent raffiné, fait face à l’entrée ou s’installe à proximité du porche ou en retour d’équerre. De moindre envergure, les dépendances alignent étables, écuries, chartils… Si elles ont longtemps répondu aux besoins agricoles, ces grosses fermes font aujourd’hui souvent l’objet de réaffectation où les exigences sont parfois difficiles à concilier : sauvegarde du patrimoine, performance, énergétique, rentabilité économique, intégration paysagère… Les nouveaux espaces-rues
Les nouveaux quartiers sont souvent desservis par des voiries plus larges où la voiture et le piéton possèdent chacun son espace. Les constructions se sont implantées au milieu de la parcelle, laissant un espace de part et d’autre de la maison et devant celle-ci. Cet espace n’a plus le rôle de prolongement de la maison qu’on pouvait lui connaître traditionnellement et les clôtures (haie, barrière) n’ont plus le même rôle. Dans ces espaces, la vie sociale a totalement disparu.
A Lavoir, le plan de secteur a prévu de larges zones d’habitat (à caractère rural) sur des terrains autrefois humides ou réservés à l’économie agricole. Les abords de la route régionale sont encore peu construits. Certes le relief n’y est pas partout favorable mais si de nouvelles constructions devaient y voir le jour, il faudrait traiter l’entrée du village par séquençage pour tenter de sécuriser les riverains et rappeler aux automobilistes que l’on se trouve dans un lieu habité tout en y créant un espace-rue où chaque construction apportera un plus à cet espace collectif. Et si les terres situées à proximité de l’église devaient un jour être urbanisées, il faudra veiller à limiter l’impact paysager et patrimonial de ces nouvelles constructions.
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