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Les murs en pierre sèche
​Ne jetez plus leurs pierres !

En parcourant la campagne, il n’est pas rare de voir de vieux murs et murets souligner ici un chemin, un sentier et là, un verger ou un jardin. Ces petites constructions structurant nos paysages témoignent d’une technique et de pratiques pastorales passées. Avec la modernisation du monde rural, la construction dite en pierre sèche a été abandonnée au profit de matériaux nouveaux. Sans entretien, les murs et murets se sont dégradés et le savoir-faire s’est peu à peu perdu.

Grâce à différents projets de sensibilisation à la sauvegarde de ce patrimoine portés depuis quelques années par des passionnés, on redécouvre progressivement la maçonnerie en pierre sèche et ses qualités tant esthétiques qu’environnementales. Depuis mai 2021, l’art de la construction en pierre sèche en Wallonie est reconnu comme patrimoine oral et immatériel de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Cette étape doit permettre une reconnaissance ultérieure par l’Unesco qui a déjà reconnu la technique des murs en pierre sèche comme patrimoine culturel immatériel de l’Humanité, notamment en France, en Espagne ou encore en Grèce.
► Un mur en pierre sèche, c'est...
La maçonnerie en pierre sèche est une technique de construction consistant à assembler des pierres sans aucun mortier ou liant (ciment, sable, terre…). Les pierres se solidarisent par leur propre poids.

Il existe deux grands types de constructions en pierre sèche :
  • les murs de clôture ou de séparation sont élevés pour délimiter et clore les parcelles et chemins ;
  • les murs de soutènement servent à maintenir les terres d’un talus le long de sentiers, de routes, à soutenir les berges d’un cours d’eau ou encore à aménager des surfaces planes dans un terrain en pente (terrasses).

Autrefois, les pierres utilisées provenaient souvent de l’épierrement des champs mais aussi de carrières proches des villages. Les murs servaient aux activités agricoles mais aussi aux activités (pré) industrielles.

​En Wallonie, même si la géologie n’est pas similaire sur tout le territoire, toutes les familles lithologiques peuvent être utilisées : le calcaire, le grès, le schiste…​
► Avantages et inconvénients
  • Patrimoine constitutif de nos paysages, le mur possède des qualités techniques, esthétiques et environnementales.
  • Il est durable : construit avec un matériau naturel local, il est drainant et non soumis aux effets du gel et dégel.
  • Il est solide dans le temps : par sa composition complexe, un mur de soutènement en pierre sèche peut subir et absorber des chocs.
  • Il est réparable ; il est modulable et peut être modifié voire déplacé relativement facilement si nécessaire.
  • Il permet le maintien et le développement de la biodiversité : c’est un refuge pour la faune et la flore, et un élément de liaison au sein du réseau écologique.
  • Il évite l’érosion des sols et constitue une barrière naturelle en cas d’inondation.
  • Il coûte peu cher si les pierres proviennent de réemploi et s’il est réalisé par des bénévoles. Il a dès lors une dimension sociale.
  • Il est porteur d’une économie locale et constitue un vecteur touristique.
  • Un manque d’entretien peut entraîner des dommages.
  • Le savoir-faire a peu à peu été oublié. Peu d’artisans sont spécialisés dans cette technique qui nécessite pratique et réflexion.
  • Il y a un manque de disponibilité des pierres au niveau des carrières locales. Ces dernières sont souvent disparues.
  • La restauration prend du temps car elle est réalisée à la main de l’homme et il s'agit d’un ouvrage lourd : on compte +/-  1 tonne de pierres par mètre linéaire pour un mur.
  • Il y a des risques de démolition (lors d’élargissement de voiries, de modification de parcelles, de réemploi des pierres pour un autre ouvrage…).
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► La construction d'un mur en pierre sèche : les étapes à suivre
La construction d'un mur en pierre sèche est une technique ancestrale que l'on peut reproduire aujourd'hui.
​
01   Choix des pierres et préparation du terrain
La première étape consiste à collecter des pierres locales, soit en réutilisant des pierres provenant d’une ancienne construction ou en s’approvisionnant dans une carrière locale. Il faudra veiller à avoir une large gamme de dimensions, dont une partie de pierres plates, et un outillage adéquat. En fonction de la nature du terrain, il sera nécessaire ou non de réaliser une mise à niveau ou encore une assise plate et tassée.

02   Tri des pierres
Les pierres doivent être triées selon leur taille et leur forme, leurs caractéristiques déterminent en effet leur place dans la construction (voir le schéma ci-dessous) :
  • les pierres de fondation (1) : longues, plates et épaisses ;
  • les pierres de parement (2) : avec au moins une « belle » face ou face plane ;
  • les pierres de remplissage (3) : sans belle face, de taille moyenne ;
  • les pierres de liaison (4) : longues et robustes ;
  • les pierres de calage (5) : moyennes ou petites, informes ;
  • les pierres de couronnement (6) : grosses, épaisses, profondes, avec une belle face ou plus fines et plates, serrées les unes contre les autres, souvent placées verticalement, de même hauteur ou différentes et placées en dents de scie…
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03   Montage du mur
Le montage peut alors commencer. La stabilité du mur en pierre sèche dépend d’un bon dimensionnement (choix du fruit et de la largeur du mur) et de la qualité de la mise en œuvre.
Pour ce faire, il faut respecter quatre règles :
  • assiser les pierres avec soin, c’est-à dire les disposer en rangées régulières, afin d’assurer une bonne stabilité au mur. La première rangée est constituée de grosses pierres plates (pierres de fondation) ;
  • croiser les pierres pour éviter que les joints ne se superposent et ainsi permettre une bonne répartition du poids. De plus, de grandes pierres, assez longues (pierres de liaison), traversent régulièrement le mur et en lient les deux pans pour rigidifier l’ensemble de la construction ;
  • donner une certaine profondeur et un fruit au mur, ce qui consiste à lui donner une épaisseur décroissante de la base au sommet. Pour ce faire, les pierres de chaque assise peuvent être posées de façon à être légèrement inclinées vers l’intérieur de la maçonnerie. Cette action permet de renforcer l’équilibre et la solidité d’un mur de clôture ou d’un mur de soutènement soumis à la poussée des terres ;
  • soigner le blocage afin d’assurer à chaque pierre une bonne stabilité. Pour cela, on comble les interstices subsistants avec des pierres de calage.
Si la technique semble simple au premier abord, une longue pratique est gage d’un mur solide. La plus grande difficulté du travail réside dans l’acte de choisir la bonne pierre et de la placer au bon endroit. L'aspect esthétique de l'ouvrage ayant toute son importance, choisir des pierres variées permettra d'équilibrer visuellement le mur.
► L'entretien d'un mur en pierre sèche
Une fois le mur construit avec soin, un contrôle annuel permet de repérer les petites dégradations afin d’y remédier rapidement. Il est nécessaire de :
  • vérifier le couronnement du mur et enlever toute végétation dont les branches ou les racines pourraient entraîner le descellement des pierres ;
  • remplacer les pierres qui se seraient délitées ou désolidarisées du mur ;
  • le cas échéant, consolider les fondations et étayer les maçonneries. Afin de protéger la base du mur des écoulements des eaux pluviales, il est préférable d’avoir, de part et d’autre du mur, une surface enherbée. Si nécessaire, un matériau drainant peut être utilisé.
► actions et aides pour la restauration d'un mur en pierre sèche
► La sensibilisation
La présence de murs en pierre sèche dans un village peut être l’occasion de mettre en place différentes actions de sensibilisation et de formation : conférence, exposition, visite guidée, animation pédagogique, atelier démonstration de construction… Des panneaux d’expositions peuvent être obtenus sur simple demande auprès de la Fondation Rurale de Wallonie (équipe Wallonie-Picarde), Qualité-Village-Wallonie, la Province de Namur, le GAL Pays de l’Ourthe.

Pour en savoir plus :
  • l'équipe régionale Wallonie-Picarde de la Fondation Rurale de Wallonie 
  • Qualité-Village-Wallonie
  • les Parcs Naturels des Deux Ourthes et Haute-Sûre Forêt d’Anlier
  • l’asbl Pierres et Marbres de Wallonie​
  • le centre des métiers du patrimoine de la Paix Dieu à Amay (AWaP)
  • les Crètes à cayaux de Blaton

► La formation et le chantier
Des centres de formation se sont spécialisés dans cette technique afin de proposer des formations et des stages-chantiers ouverts aux particuliers, aux ouvriers communaux comme aux entrepreneurs. L’objectif de ces formations est d’acquérir les connaissances et les compétences nécessaires pour restaurer et construire des murs en pierre sèche.
Pour en savoir plus :
  • Dans le cadre du projet transfrontalier Interreg VA « Pierre sèche en Grande Région », l’Agence Wallonne du Patrimoine (AWaP) organise :
    • une qualification pour obtenir le titre « d’ouvrier professionnel en pierre sèche » en Grande Région ;
    • des formations sur la technique de la maçonnerie en pierre sèche.
      Contact : [email protected]
      Agence Wallonne du Patrimoine (AWaP)
  • le Parc Naturel des Deux Ourthes (PNDO)
  • le Parc Naturel Haute-Sûre Foret d’Anlier (PNHSFA)
  • le Réseau belge de la pierre sèche
 
Différents types de chantiers peuvent être envisagés dans l’objectif de restaurer un mur en pierre sèche :
  • le chantier-école en collaboration avec un institut de formation ou une école technique / professionnelle ayant une section maçonnerie ;
  • le chantier d’insertion avec une entreprise de formation par le travail ;
  • le chantier bénévole qui regroupe des bénévoles autour d’un projet commun. Celui-ci doit être encadré par un professionnel ou par une personne ayant assisté à une formation.
    En 2019, différents stages de formation ont été organisés dans le cadre du Projet Interreg VA « Pierre sèche en Grande Région ». Des jeunes volontaires issus des quatre coins du monde grâce à l’association des Compagnons Bâtisseurs ont pu s’initier à la technique tout en participant à la restauration du patrimoine pierre sèche de la Grande Région.
 
Pour en savoir plus :
  • les centres de formation du Forem
  • les Instituts provinciaux de Formation
  • les entreprises de formation par le travail (EFT)
  • les Compagnons Bâtisseurs (organisme de volontariat et bénévolat)

► Les aides financières
  • Depuis 2010, les murs en pierre sèche sont repris au Petit Patrimoine Populaire Wallon (PPPW). A ce titre, une subvention peut être octroyée pour la restauration de ces murs. Elle peut couvrir 75% du montant des travaux — avec un maximum de 10.000€. La gestion des dossiers est quant à elle assurée par la Cellule du PPPW de l’AWaP. Pour en savoir plus.
  • Des aides financières peuvent être sollicitées dans le cadre d’appels à projets relatifs au patrimoine, tel que « Vis mon village » (Fondation Roi Baudouin).


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Murs en pierre sèche

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