Territoires et Patrimoine
  • Cadre de vie
    • Boîte à outils
    • Astuces
    • Bonnes pratiques
  • Patrimoine rural
    • Boîte à outils
    • Astuces
    • Bonnes pratiques
  • Espaces publics
    • Boîte à outils
    • Astuces
    • Bonnes pratiques
Accueil > Le cadre de vie - Boîte à outils > Comprendre le passé

Comprendre le passé pour mieux guider l'avenir

Les traces historiques d’un territoire reflètent la manière dont l’homme, guidé par son bon sens, ses croyances et les évolutions techniques, a tenté de répondre à ses besoins en les adaptant aux contraintes. Quand le fil de l’histoire est toujours lisible sur le territoire, celui-ci est souvent plus harmonieux.
L'organisation de la vie communautaire et agricole a influencé la configuration urbanistique des lieux.
► De la création du village à son organisation...
► A l'origine
Les premières communautés rurales sont itinérantes. Elles s’établissent à proximité des terres qu’elles exploitent. Lorsque les sols perdent de leur rentabilité, la communauté s’active à défricher de nouvelles terres. Les cabanes sont alors démontées et remontées à proximité de celles-ci.

Aux 7ème-8ème siècles, les communautés se sédentarisent et assurent leur subsistance grâce à des progrès tels que la charrue et l’assolement triennal. ​
L'assolement triennal
Dans l’assolement triennal, les terres sont divisées en trois soles. Chaque famille dispose de champs sur chacune d'elles avec obligation de respecter l'ordre des cultures et de faire une rotation annuelle de celles-ci (une année consacrée aux céréales d'hiver, une autre aux céréales de printemps, la dernière au repos - jachère - et à la pâture du bétail) afin de garder une production constante.
Photo
Pour maintenir la fertilité des sols, il faut aussi associer élevage et culture. Deux techniques combinées vont en découler :
  • l’utilisation des communs (landes, bruyères, forêts) : on y laisse paître le bétail durant la journée puis on le ramène à l’étable pour la nuit. La fertilisation des sols se fait par le fumier récolté dans l’étable afin d’être répandu sur les terres.
  • la vaine pâture : on  fait paître le bétail sur les terres de cultures une fois la moisson passée et/ou dans les prés de fauche après la récolte du foin. La matière organique fertilise directement le sol. Cette technique interdit la plantation de haies afin de garantir la libre circulation du troupeau communal sur l’ensemble des parcelles.

► Les premiers villages
​Au moment de la création des premiers villages, les paysans ont peur de leurs morts qu’ils rejettent à l’extérieur de la communauté comme l’attestent les toponymes en lien avec la mort, généralement situés dans la campagne.
Avec l’arrivée du christianisme dans nos campagnes, on construit les premières églises et les vivants se réconcilient avec les morts. Ils sont enterrés dans le cimetière, près de l’église ou au mieux à l’intérieur de celle-ci.
Photo
En savoir plus sur les anciens cimetières
​Erigée sur une hauteur ou à un endroit difficilement accessible, l’église peut aussi avoir un caractère défensif. En cas d’attaque, les paysans se réfugient dans la nef alors que le seigneur se réserve la tour. Le cimetière et son mur de clôture protègent les animaux. Sa situation au cœur du village permet également de contrôler les circulations.
Photo
L'ancien cimetière enclos et l'ancienne église Saint-Nicolas de Thynes (Dinant) entourent la ferme du château et son donjon, au cœur du village.
Autour de l’église, se développe un habitat en colombage, couvert de chaume. Les maisons y sont non jointives pour éviter la propagation du feu en cas d’incendie. Ce n’est qu’avec la pétrification de l’habitat à la fin du 18ème siècle que les espaces vides vont être comblés. De cette manière, on évite de développer l’habitat sur les terres de cultures.
Photo
Découvrir l'habitat traditionnel
> Les fermes-blocs
> Les fermes à cour
Photo
Le cœur du village de Falaën (Onhaye) est constitué d'un bâti traditionnel bien péservé.
Avec la hausse démographique de la fin du 19ème siècle, l’habitat est obligé de sortir du noyau traditionnel. Il se développe d’abord au niveau des communs puis progressivement sur les terres de cultures. A partir de la seconde moitié du 20ème siècle, l’étalement de l’habitat dans les campagnes explose, avec les conséquences négatives que l’on connait bien aujourd’hui…
Des questions pour observer la structure du village

Le passé éclaire l’avenir...
Aujourd’hui, l’avenir des églises est incertain.
​Au regard de leur rôle centralisateur dans le village, l’enjeu de leur maintien, voire de leur réaffectation prend une toute autre dimension…
Photo
En savoir plus sur l'avenir des églises
La protection des terres agricoles au service d’une agriculture durable est à la une des préoccupations. Tel un prolongement d’une lutte multiséculaire, cet enjeu s’inscrit aujourd’hui pleinement dans la nécessaire maîtrise de l’artificialisation des sols.
► De l'implantation du village au développement de son finage...
Pour qu’un village s’implante et se développe dans un lieu donné, plusieurs conditions doivent être réunies.
► L’orientation et l’adaptation au relief
La plupart des noyaux villageois se positionnent sur le versant de la vallée le mieux exposé au soleil (l’adret). En évitant le fond de vallée, le village est protégé des aléas d’inondations. Situé en contrebas de la ligne de crête, il est préservé des vents froids du nord.
Certaines contraintes (versant trop abrupt, emplacement des bonnes terres…) ont pu entraîner une implantation sur le versant nord (ubac). Généralement, ces villages se sont moins développés.
Photo
La relation du village avec le relief du site dans lequel il s'implante caractérise la silhouette villageoise de manière déterminante.
Comment envisager le développement harmonieux des villages par rapport au relief ?

► L’accès à l’eau
Le village s’est généralement implanté là où il pouvait bénéficier d’un accès à l’eau (rivière, ruisseau, sources) tout en évitant les zones inondables et les fonds de vallées trop humides.
La localisation des abreuvoirs, pompes, fontaines indique l’emplacement de la ligne de sources qui apparaît à la limite de deux roches différentes, là où l’eau peut s’infiltrer.
Photo
Les constructions se sont généralement implantées en dehors des zones inondables et des fonds de vallée humides, sauf celles qui abritent des activités liées à l'eau telles que les moulins, les forges...

​► La localisation des bonnes terres
Pour subvenir aux besoins de la communauté villageoise, le paysan a besoin de trois terroirs :
  • des terres de bonne qualité pour cultiver, généralement en haut de versant ou sur les plateaux. Ces terres ne doivent pas être trop éloignées du village pour limiter les déplacements des outils agricoles (charrette, charrue…) ;
  • des bois, landes, bruyères souvent situés sur les hauteurs et à une certaine distance du village ;
  • des prairies humides pour le foin qui servira à nourrir le bétail durant l’hiver.
Qu'est-ce que le finage ?
C’est le territoire d’un village au sein duquel se retrouvent toutes les ressources utiles pour permettre à la communauté de vivre en autarcie. Le finage comprend le noyau bâti, les parcelles agricoles (cultures et prés de fauche) puis les forêts et landes.
Photo

Le passé éclaire l’avenir...

Si le développement des villages se fonde, depuis plusieurs décennies déjà, sur bien d’autres fonctions que l’agriculture, la prise en compte du relief et de l’orientation, la valorisation et l’assainissement des éléments liés à l’eau, la localisation des zones inondables et la protection des bonnes terres sont (re)devenus des incontournables d’un urbanisme bioclimatique à la base de tout écoquartier qui se respecte…
► Des voies agricoles aux différents types de voies de communication de nos campagnes...
​Les routes et chemins permettaient au paysan de relier les différents terroirs dont il avait besoin pour assurer sa subsistance.  Il existait deux types de voies :
  • Les voies charretières  --------
La charrue ne pouvant affronter une pente de plus de 15%, le chemin suivi par celle-ci devait prendre cette contrainte en compte. Un certain nombre de routes suivent les courbes de niveaux mais s’il faut descendre ou monter, on attaque le relief en biais ou en créant des lacets.  C’est pourquoi, lorsque le relief était trop prégnant, les voies menant du village aux terres cultivées étaient souvent sinueuses.
  • Les voies piétonnes   •••••••••
Elles permettaient au paysan de relier le village aux différents terroirs dont il dépendait. Ces chemins sont généralement plus courts et suivent le relief sans problème.
Photo
La carte de Ferraris (1771 - 1778) permet d'identifier les routes et chemins à l'origine du village
Photo
En savoir plus sur les chemins et sentiers
D’autres voies de communications se créent au fil du temps dans nos campagnes :
  • Les vieux chemins d’origine celte  (- 5ème siècle à - 50)
Ils constituent des habitudes de passage et sont généralement localisés dans l’axe des vallées, parallèlement aux courbes de niveau, au-dessus du fond de vallée humide, inapte au déplacement l’hiver. Là où le relief est trop important, ils suivent davantage les vallons pour une circulation plus aisée.
  • Les chaussées romaines  (de - 50  à + 5ème siècle)
Elles sont aménagées de manière à assurer le développement économique des régions traversées. Les chaussées sont rectilignes sauf quand la nature du terrain et le relief les en empêchent, elles évitent les forêts. Ce ne sont pas des voies charretières car les déplacements se font à pied (troupes ou messageries à cheval). Lorsque le déplacement se fait en chariot, il faut utiliser les vieux chemins. Des relais sont positionnés tous les 15 kms. Certains se développent en bourgades (vici) là où deux chaussées se croisent ou à proximité d’un gué.
  • Les chemins du Moyen Âge (du 5ème siècle au 15ème siècle après JC)
Peu entretenues, certaines chaussées romaines tendent à disparaître. De nouveaux chemins dont la plupart sont en terre,  apparaissent au gré des échanges commerciaux (foires) et religieux (pèlerinages), ils relient les villes et petits bourgs et traversent généralement les villages dont les rues principales en constituent le tracé.
  • Les chaussées impériales  (18ème siècle)
Elles sont créées pour accélérer le déplacement des troupes militaires et permettre le déplacement d’attelages. Les gués sont remplacés par des ponts, le relief est entaillé pour diminuer la pente et rendre le tracé plus rectiligne. Ces chaussées sont pavées.
  • Les routes construites à l'initiative des autorités provinciales et communales (fin 18ème – début 19ème siècle)
Elles avaient pour but de développer les industries et le commerce. Elles se sont naturellement multipliées dans les provinces les plus prospères et les plus peuplées. Certaines traversent le pays d’un bout à l’autre, d'autres proposent un itinéraire discontinu entre deux villes.
  • Les routes créées par l’Etat belge (à partir de 1830)
Elles sont réalisées pour désenclaver les campagnes et pour assurer le développement économique du nouveau royaume. La plupart des petites villes jusqu'alors isolées les unes des autres sont reliées par les nouvelles voies de communication. Les relations routières internationales se multiplient.
Leur développement périclite avec l’arrivée du chemin de fer.
  • Le chemin de fer (à partir de 1835)
Celui-ci se développe d’abord autour des grandes villes puis va peu à peu désenclaver les campagnes afin de permettre l’acheminement d’une main d’œuvre rurale vers les bassins d’emplois. Pour contrer le relief, on construit ici des ponts, des viaducs et là des tunnels, une série d’interventions qui transforment le paysage. Quant aux gares, elles sont généralement construites en dehors des lieux habités qui se développeront par la suite pour créer des quartiers de gare.
  • Le vicinal ( de 1885  à  ± 1950)
Il s’agit d’un réseau de chemin de fer secondaire visant à desservir des régions où le trafic ne justifie pas la mise en service d’une ligne de grand chemin de fer. Ce réseau permet de désenclaver les campagnes, de relier les villes à leur banlieue, de desservir les villes de moindre importance pour développer les échanges économiques.
Le vicinal suit généralement les grands axes routiers sauf lorsque le relief est trop marqué.
Le vicinal sera progressivement remplacé par les lignes de bus.

Le passé éclaire l’avenir...

Maintenir la sinuosité d’une voirie, réouvrir un ancien sentier, créer un cheminement en respectant les courbes de niveau, redonner une fonction collective à une ancienne gare… des projets aujourd’hui nombreux dans les opérations de développement rural qui permettent de se déplacer sans effacer le passé…

Si la mobilité alternative à la voiture est plus que jamais à l’ordre du jour, la développer en s’appuyant sur les traces des déplacements historiques permet d’assurer l’efficacité du réseau de communication et de consolider les paysages…
Autres outils pour le cadre de vie
Des questions d'observation

Source
Conférence de Dimitri Belayew (UNamur) :
Comment les paysans d'hier ont façonné les paysages d'aujourd'hui ?
Besoin d'éléments théoriques et d'infos complémentaires
Photo
Vertical Divider
Photo
Photo
> En savoir + sur la FRW

ATEPA
​(Assistance Territoire et Patrimoine)

rue des Potiers, 304
6717 ATTERT
063/24 22 20
​atepa@frw.be
> En savoir + sur l'ATEPA
©COPYRIGHT 2018 - FONDATION RURALE DE WALLONIE. TOUS DROITS RÉSERVÉS. MENTIONS LÉGALES
  • Cadre de vie
    • Boîte à outils
    • Astuces
    • Bonnes pratiques
  • Patrimoine rural
    • Boîte à outils
    • Astuces
    • Bonnes pratiques
  • Espaces publics
    • Boîte à outils
    • Astuces
    • Bonnes pratiques