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Érigé sur la place communale, apposé dans certains édifices publics, établi sur une plaine, le patrimoine commémoratif est présent en divers endroits de nos villages. Beaucoup de ces éléments ont été construits à la fin de la Première Guerre mondiale et ont été aménagés pour accueillir les noms des victimes ou héros du second conflit, gravant dans la pierre ou le marbre, les liens étroits qui existent entre ces deux catastrophes.
Conserver et restaurer ces traces de notre histoire douloureuse permet de ne jamais oublier… ► Qu'entend-t-on par patrimoine commémoratif ?
Si les monuments aux morts et les cimetières militaires sont les éléments les plus marquants du patrimoine commémorant les deux Guerres mondiales, d’autres sont plus discrets :
Plus particulièrement, la guerre de 1914-1918 a laissé de nombreuses familles sans toit suite aux incendies et aux bombardements. Le Fonds Roi Albert et le Comité national de Secours et d’Alimentation (divisé en branches provinciales) ont œuvré dès 1915 pour reloger ces personnes en construisant des petites habitations provisoires en bois ou en pierre. Elles portent le nom de maisons « Roi Albert » ou d’abris du Comité. Actuellement, celles qui subsistent servent encore de remise, de garage ou de logement touristique. Le patrimoine commémoratif n’est pas seulement composé d’éléments matériels. Des traces de faits de guerre peuvent subsister au travers de lieux-dits et de noms de rue : rue des Déportés, place des Fusillés, croix des Aviateurs… mais aussi grâce aux traces orales des personnes ayant vécu les conflits. ►Qui entretient ce patrimoine commémoratif ?
Les monuments aux morts, les plaques, les arbres et les jardins commémoratifs, les calvaires, les vitraux appartiennent généralement à la Commune, même si des contributions financières privées peuvent intervenir. Les tombes présentes dans les cimetières communaux sont la propriété des familles ou des communes. Les biens communaux sont généralement entretenus par les ouvriers de la commune. Toutefois, il n’est pas rare qu’une association locale, créée au départ de ce patrimoine, en assure la maintenance. À noter que l’entretien de monuments, de sépultures ou de stèles peut également être réalisé dans le cadre de travaux d’intérêt général liés à une peine ou à des initiatives telles que « été solidaire ». En ce qui concerne les cimetières militaires, même si certains bénéficient d’une extra-territorialité, ils sont depuis 2004 sous la gestion du Ministère de la Défense. Celui-ci accorde également 80.000 euros par an aux Communes afin d’entretenir les pelouses d’honneur belges. Néanmoins, divers organismes se chargent de tâches spécifiques : le service des sépultures de l’Institut des vétérans s’occupe de l’identification des dépouilles des soldats, leur enterrement et le bon entretien des tombes, le Commonwealth War graves finance l’entretien de 2.500 tombes de soldats anglais inhumés en Belgique. ► Comment valoriser Le patrimoine commémoratif et entretenir la mémoire collective ?
Par diverses actions, la population (associations locales, commissions locales de développement rural, citoyens bénévoles...) peut contribuer à maintenir en bon état, restaurer ou valoriser le patrimoine commémoratif.
► Recenser
Les communes ont l’obligation d’établir la liste des sépultures d’importance historique locale (comme les sépultures d’intérêt historique, artistique, social, technique ou paysager, telles les tombes de soldats ou de victimes de guerre). La réalisation de cet inventaire, si possible élargi à tous les types de patrimoine commémoratif (voir question supra), permet d’avoir une vue globale des éléments intéressants à mettre en valeur et de prioriser ceux qui nécessitent des interventions au niveau de leur entretien ou de leur restauration. ► Entretenir/conserver/restaurer
Le patrimoine commémoratif fait partie des éléments du petit patrimoine. À ce titre, il peut faire l’objet d’une subvention dans le cadre du Petit patrimoine populaire wallon, soit pour des travaux d’entretien, et de restauration, soit pour toute action de mise en valeur et de promotion (expositions, circuit-promenade, dépliants…). La conservation du patrimoine commémoratif peut aussi passer par une procédure « d’adoption » d’un élément du patrimoine. Au départ basé sur un appel à projet du Ministère de la Défense (« Trop jeunes ») invitant les écoles à adopter une tombe et à en apprendre plus sur le défunt, l’engouement dans certaines communes a été tel que des particuliers ont décidé eux aussi d’adopter des sépultures par le biais de l’office du tourisme… Ils en assurent ainsi l’entretien. ► Sensibiliser
La sensibilisation peut passer par diverses actions : exposition relatant un épisode, une période de guerre ou l’implication d’un personnage local, publication (recensement, histoire…), manifestation de commémorations… Le tourisme de mémoire touche davantage de personnes passionnées par l’histoire ou partant simplement à la recherche des derniers moments d’un aïeul. Des itinéraires de balades passant par des sites historiques, des cimetières militaires, des monuments… peuvent ainsi être mis en place et s’accompagner de panneaux didactiques. Des actions pédagogiques peuvent également être imaginées telles qu’inviter les enfants à travailler sur un élément du patrimoine commémoratif, matériel ou immatériel. Les projets envisagés serviront à comprendre son histoire, à contribuer à la conservation et/ou à la restauration d’un élément du patrimoine, à la mise en scène de faits de guerre ou de moments de vie. Les actions de sensibilisation peuvent aussi être le fruit d’une belle collaboration entre les générations. Le Fonds Prince Philippe offre également la possibilité à des élèves de l’enseignement primaire et secondaire de réaliser des échanges entre les communautés belges et participer à des projets en vue de ces commémorations. Des appels à projet (Gouvernement wallon, Fondation Roi Baudouin, Fédération Wallonie-Bruxelles) sont parfois lancés, notamment à l’approche de dates anniversaires marquantes. ► A faire... et ne pas faire lors de la restauration d'un élément du patrimoine commémoratif En général
► Et si le déplacement d'un élément du patrimoine commémoratif est incontournable ?
Le déplacement d’éléments du patrimoine commémoratif n’est pas une problématique contemporaine. Au lendemain des conflits, les dépouilles ensevelies provisoirement ont dû recevoir une sépulture plus digne. Aujourd’hui, des monuments doivent parfois être relocalisés suite à des travaux routiers ou à l’aménagement d’un espace public ou simplement être déplacés pour être mieux mis en valeur suite à un mauvais choix d’implantation lors de leur conception. Toutefois, il est fréquent que certains éléments du patrimoine aient été érigés à l’endroit même de l’événement qu’ils représentent (champs de bataille, lieu de regroupement pour les déportations, place d‘exécutions). Les changer de lieux, c’est alors leur faire perdre leur signification. Pour éviter toute incompréhension de la part de la population, il est important de consulter et d’informer avant tout changement. |
Fiche détaillée à télécharger
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