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Le patrimoine industriel est l’un des derniers types de patrimoine reconnus, bien loin derrière les patrimoines religieux, civil, militaire, naturel... Ce retard dans l’étude, la protection et la mise en valeur des témoins industriels est en partie dû à la relative jeunesse de l’objet en question même si certains sites remontent au 18ème siècle voire en-deçà.
Suite à la crise économique des années 1970, nombre d’usines et d’industries ont fermé leurs portes. Leur désaffectation ainsi que la disparition progressive de témoins de la Révolution industrielle a amené citoyens et associations à s’intéresser à la thématique, de même que le monde politique. L’industrialisation a laissé un certain nombre de traces dans nos paysages, villes et campagnes. Qu’ils soient relativement modestes ou de grande envergure, connus ou méconnus, les sites industriels sont nombreux même s’ils sont encore souvent détruits ou non entretenus. Ils font partie de la mémoire collective. ► Les activités reprises en tant que patrimoine industriel
Le patrimoine industriel comprend un certain nombre d’activités appartenant aux secteurs suivants :
► La préservation et la protection du patrimoine industriel
Le patrimoine industriel est multiple. Il est à la fois immobilier, mobilier, paysager et immatériel. Même si de nombreux témoins ont déjà disparu, tous les éléments restants ne peuvent être conservés. Il faut souvent choisir un site, un bâtiment, un outillage au détriment d’un autre ayant moins de valeur patrimoniale, sociale ou encore symbolique.
► L'inventaire
Un inventaire peut être réalisé en vue de conserver la présence, la trace ou la mémoire du patrimoine industriel d’un village, d’une commune ou d’une région. Certains inventaires existent déjà (par ex. Sites et bâtiments industriels anciens de Wallonie de la collection Inventaires thématiques) et constituent une base de travail dont on devra tenir compte et dont on pourra éventuellement s’inspirer en termes de méthodologie. Voir aussi le site de Patrimoine Industriel Wallonie-Bruxelles. ► L'enregistrement
S’ils ne l’ont pas encore été, les témoignages oraux sont à filmer et à retranscrire pour pouvoir être plus largement utilisés, aujourd'hui comme demain, lorsque les principaux acteurs du monde industriel ne seront plus. Artisans, ouvriers, contremaîtres, ingénieurs, patrons, tous sont à interviewer afin de pouvoir confronter leur travail, leur vie, leur histoire. Tout comme l’inventaire, l’enregistrement sert à la connaissance de ce patrimoine. ► L'archivage
Protéger la mémoire des sites industriels, c’est aussi sauver puis conserver leurs archives et documents subsistant encore aujourd'hui. Si certaines institutions ainsi que certaines asbl œuvrent déjà aux opérations de collecte, de classement et de conditionnement, la recherche de fonds d’archives industrielles est aussi importante et indispensable à la connaissance. Traces d’une activité souvent vécue au jour le jour, ces documents peuvent être déposés par quiconque les détient, auprès des Archives de l’Etat qui les classeront, les inventorieront et les conserveront. ► La conservation
La conservation n’est bien souvent envisagée que lorsque l’activité a quitté les lieux. Les bâtiments ou les machineries perdent leur fonction et peuvent être menacés de destruction. La conscientisation de la population locale à la perte de ce type de patrimoine est souvent l’origine de l’une ou l’autre action en faveur de sa sauvegarde. Les travaux à envisager en matière de conservation doivent permettre de protéger, de stabiliser et de préserver l’élément dans l’état où il se trouve et ce, en vue d’arrêter la progression de dommages qui pourraient entraîner sa disparition. ► La restauration
Une étude préalable à la restauration peut s’avérer indispensable afin de rassembler les informations nécessaires à la réalisation de travaux respectueux des caractéristiques patrimoniales du bâtiment. Elle a pour but de retracer son évolution, d’enregistrer ses éléments caractéristiques… Cette analyse permettra de déterminer les options de restauration ou de réaffectation les plus judicieuses. Un diagnostic et une étude sanitaire du bâtiment permettront d’identifier les désordres et pathologies, de déterminer les techniques de réparation et de conservation/restauration à mettre en place. Lorsqu'il s’agit d’un bâtiment proto-industriel (les structures artisanales ou les petits ateliers comme les forges, les moulins, les tanneries...), les interventions seront similaires à la restauration d’une maison traditionnelle. En ce qui concerne les constructions de la période industrielle, l’emploi de « nouveaux » matériaux nécessite la connaissance de techniques spéciales de restauration notamment pour les éléments en béton ou en acier. Il est alors impératif de faire appel à des personnes compétentes en la matière. ► L'inscription sur la liste de sauvegarde
Inscrire, c'est protéger un bien d'une destruction ou d'une modification d'une manière provisoire ou définitive (classement) et ce, dans des délais courts. ► Le classement Classer, c'est protéger. C'est aussi prendre toutes les mesures nécessaires à la conservation d'un bien. De nombreux biens classés en Wallonie appartiennent au patrimoine industriel. Parmi ceux-ci, les ascenseurs du canal du Centre et quatre sites miniers majeurs (le Grand-Hornu, Bois-du-Luc et le Bois du Cazier en province du Hainaut, Blégny-Mine en province de Liège) sont inscrits sur la liste du patrimoine mondial. ► L'avenir du patrimoine industriel
Pour qu’un projet soit viable, il faut tenir compte d’un certain nombre de composantes à la fois socio-culturelles, touristiques et économiques tout en analysant les potentialités de la région et les attentes des citoyens.
Par ailleurs, le patrimoine industriel, pourtant longtemps oublié, connaît aujourd'hui un regain d'intérêt de la part du public. Pour qu'il soit compris de celui-ci et apprécié à sa juste valeur, différentes solutions peuvent être envisagées. ► La reconversion en musée ou centre d'interprétation
Un bâtiment ou un site peut être conservé en l’état s’il présente un intérêt patrimonial et si les machineries, outils ou équipements sont encore en place. Certains témoins industriels ne peuvent avoir d’autres usages que ceux pour lesquels ils ont été créés. Leur chance de survie réside alors dans un projet muséographique. Un musée, un écomusée, un centre d’interprétation… peuvent y être aménagés. Le public attend d’un musée ou d’un centre d’interprétation qu’il soit original et attractif. Un projet muséal ne doit donc plus simplement présenter des objets anciens. Il doit s’animer et envisager le fonctionnement de certaines machines, que ce soit de manière réelle ou virtuelle. ► La réaffectation
Tous les bâtiments industriels ne peuvent être transformés en pôle d’attraction pour un tourisme culturel. C’est d’autant plus vrai si seule subsiste l’enveloppe. D'autres initiatives doivent voir le jour comme l’intégration d’une nouvelle activité dans les habits de l’ancienne. Le choix de la réaffectation doit être envisagé en fonction des possibilités qu’offrent les lieux en matière de structure, de surface utilisable, d’accès, d’éclairage.... Certains bâtiments seront ainsi transformés en salles des fêtes, bibliothèques, centres culturels, locaux administratifs, commerces, logements, bureaux ou entreprises… La réhabilitation et la réaffectation de certains bâtiments abandonnés peuvent aussi être envisagées non seulement pour leur valeur patrimoniale et de mémoire mais aussi parce que, dans une optique de développement durable, il est souvent préférable d’utiliser un bâtiment préexistant que de construire du neuf. Quel que soit le nouvel usage, celui-ci devra être en lien avec le contexte social, culturel, environnemental, paysager et économique. Pour être bien accueilli par la population locale, le projet devra tenir compte de la mémoire collective des lieux. L’Agence wallonne du patrimoine (AWaP) peut donner des conseils en matière de réaffectation de bâtiments classés et participer aux études de faisabilité. ► L'information
Lorsqu'un site est conservé en l’état, quelques panneaux bien réalisés en terme de structure et de contenu peuvent suffire à la compréhension du lieu et de son histoire. Si les informations glanées et compilées durant le travail d’inventaire sont assez nombreuses, elles pourront être exploitées dans le cadre de la mise en place d’une exposition ou être présentées sous forme de publication. Il en va de même pour les études historiques, techniques, économiques et sociales. ► L'accueil des visiteurs
Un accueil des visiteurs peut être imaginé sous deux formes :
► La mise en réseau
S’intégrer dans un réseau proposant la découverte de plusieurs sites, musées et attractions liés au patrimoine industriel constitue une valeur ajoutée pour certains sites et bâtiments isolés ou de petite ampleur. A l’instar des « itinéraires régionaux du patrimoine industriel » qui relient des secteurs et des sites dans lesquels l’histoire industrielle européenne a laissé sa marque, des itinéraires transcommunaux ou transfrontaliers sont à mettre sur pied. ► L'animation
Ouvriers et artisans ne sont malheureusement pas éternels, il faudra être attentif à la transmission de leurs savoirs aux générations futures afin de continuer à faire (re)vivre ces sites/bâtiments industriels. ► Quelques sources de financement
Selon le type de patrimoine (du petit atelier à l'usine), le porteur de projet et le financement nécessaire, il existe différentes solutions :
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Des bonnes pratiques
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